Modèle d’affaires en question
Pourquoi, alors, n’intervient-il pas maintenant, alors que la chaîne en a besoin? Gotham City, agence d’informations spécialisée basée à Lausanne, donnait quelques indications début juillet: Ron Haque Sikder aurait tenté, début mai, d’assassiner un cadre d’Exim Bank à Dacca, la capitale du Bangladesh. Recherché par la police, il aurait fui le pays, avec son frère, Dipu Haque Sikder, à bord d’un avion-ambulance. Le scandale fait grand bruit dans le pays.
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Au moment du lancement de CNN Money Switzerland en 2018 à Zurich, les responsables avaient refusé de parler de son modèle d’affaires ou de ses investisseurs, se contentant de dire que la famille Sikder était très intéressée par la nouvelle plateforme de média numérique. Et que celle-ci envisageait à terme de reproduire l’expérience suisse au Bangladesh. La chaîne suisse n’est pas organiquement liée à CNN International; elle lui règle des royalties pour l’utilisation de la marque, de sa technologie et de son contenu.
Aucune aide de la Confédération
C’est PME Magazine qui a sorti cette semaine l’information selon laquelle le média télévisuel anglophone traverse une passe difficile, et qu’il fait même l’objet de plusieurs poursuites pour des factures non payées. Le montant des demandes des créanciers dépasserait le million de francs, selon un récent document vu par le journal. Contacté par Le Temps, son directeur, Christophe Rasch, le confirme dans une réponse écrite – très similaire à celle envoyée à notre confrère: «Comme l’ensemble des médias, CNN Money Switzerland, société jeune et en plein développement qui n’est adossée à aucun groupe, est durement impactée par la crise du coronavirus, et connaît ce paradoxe douloureux de voir son audience nettement augmenter alors même que ses revenus ont fortement diminué depuis mars.»
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«Nous vivons la situation que connaît l’ensemble du secteur, avec des annulations et des reports de projets de nos partenaires commerciaux. Par ailleurs, nous avons dû revoir nos processus de production en studio, poursuit Christophe Rasch. Tout en honorant salaires et charges sociales, et en préservant nos emplois, nous connaissons des difficultés de trésorerie et travaillons d’arrache-pied à trouver des solutions durables, sans avoir bénéficié d’une quelconque aide fédérale.»