Beaucoup de retours de réfugiés ukrainiens, mais peu de certitudes
L’OIM estime à 2,77 millions le nombre d’Ukrainiens qui seraient rentrés chez eux. Les autorités tentent de freiner le mouvement mais les entreprises, elles, craignent de ne jamais revoir certaines de leurs employées
«Le fait d’être loin de chez soi, de sa famille, est terrible. Je passais mon temps à suivre les infos, à appeler mes proches pour voir si tout le monde va bien», témoigne Anna. Le 15 février, neuf jours avant le début de la guerre, elle a quitté Kiev pour Lviv avec sa fille de 7 ans. «On entendait tellement de rumeurs sur la possibilité d’une offensive russe.» De Lviv, elle part ensuite se réfugier chez des amis dans un village situé au sud des Carpates, à la frontière polonaise. «Je ne serais jamais partie si je n’avais pas d’enfant et si toute ma famille ne m’y avait pas poussée.»
La voilà de retour à Kiev, soulagée. «Au moins, maintenant, je suis dans le même espace, dans la même atmosphère que les autres.» Pourtant, rien ne va de soi. «Les gens qui sont restés ont beaucoup changé. Il y en a que je considérais comme des personnes fortes et qui ont désormais perdu toutes leurs certitudes», dit-elle. Alors que les sirènes annonçant des bombardements retentissent dans tout le pays, elles ne sont pas écoutées partout de la même oreille. «Dans l’ouest, il ne se passait jamais rien après les alarmes, alors on s’y est habitué.» A Kiev, c’est différent. «Les gens y réagissent douloureusement. Ils écourtent la promenade, vont se mettre à l’abri…»
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