Attentats du 13-Novembre: le méga-procès dont on attendait trop?
OPINION. Un procès sert avant tout à juger des accusés, à appliquer la loi sereinement. C’est ce qu’il s’est passé, sans suspense et sans passion. La thérapie collective, elle, il faudra, en tout cas en partie, la chercher ailleurs
«Historique», «gigantesque»… Le procès des attentats du 13-Novembre à Paris était annoncé comme une immense catharsis nationale, à la dimension du massacre et de ses effets sur la société française. Dix mois plus tard, à l’heure du verdict et du bilan, on peut se poser des questions sur le véritable rôle de ce type d’événement qui crée beaucoup d’attentes.
Comme j’ai véritablement pris mes fonctions de correspondant à Paris le 1er mai dernier, quelques jours après la réélection d’Emmanuel Macron, je n’ai vécu cette audience que de l’extérieur, en tant que résident parisien comme les autres – j’habite ici depuis quinze ans. J’en ai donc beaucoup entendu parler dans les médias, qui se sont largement fait l’écho de toutes les étapes de ce procès géant. J’ai entendu les bouleversants témoignages des victimes et de leurs proches, pour qui ces mois d’audience étaient absolument nécessaires dans leur processus de deuil ou de reconstruction. Ces prises de parole des innombrables parties civiles ont illustré la masse de la tuerie, l’humanité des victimes, la réalité de la violence subie. Un indispensable rappel des faits.
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