Sur les campus américains, «faire tomber le premier domino du soutien à Israël»
Les étudiants qui manifestent réclament que leur université ne contribue pas à la guerre à Gaza. Les plus engagés dénoncent en bloc le sionisme et ne croient plus à une solution à deux Etats, ce qui alarme une majorité d’étudiants juifs. Reportage à New York
«Cela faisait des mois que nous manifestions contre la guerre à Gaza mais tout le monde s’en fichait», relate un étudiant dans le hall occupé par des tentes aux couleurs de la Palestine de la New School For Social Research, université en plein cœur de Manhattan. «Puis nos camarades de Columbia ont monté leurs tentes sur leur campus et cela a été comme une étincelle», dit ce jeune homme de 24 ans, qui préfère ne pas donner son nom de peur des mesures de rétorsion. Car la répression s’intensifie contre les rassemblements pro-palestiniens à travers les Etats-Unis, sur fond d’incidents antisémites.
A ses côtés, une étudiante née au Koweït de parents égyptiens renchérit: «Nous risquons d’être exmatriculés, mais c’est le moins que l’on puisse faire. A Gaza, les universités sont bombardées!» Sur ces mots, un employé de l’administration arrache autant d’affiches que possible. Les étudiants tentent de s’interposer. Ils referont des posters appelant à ce que leurs frais d’inscription ne contribuent pas au «génocide» à Gaza, ou qualifiant le sionisme de terrorisme.