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Twitter, cet ami qui me veut du bien

ÉDITORIAL. Les réseaux sociaux participent toujours plus à la formation de l’opinion en Suisse. Pour éviter que leur côté obscur, fait de désinformation, ne joue un rôle dans cette réalité, il faut accompagner les utilisateurs, et particulièrement les jeunes, très friands de ces outils, pour leur apprendre à exercer leur esprit critique

Agrandir l'image Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les Suisses pour se forger une opinion. — © Mike Blake/REUTERS
Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les Suisses pour se forger une opinion. — © Mike Blake/REUTERS

Vous, je ne sais pas, mais personnellement, mon favori, c’est Twitter. Je peux passer de longues minutes – et ce, plusieurs fois par jour – à scroller sur l’écran de mon téléphone portable afin de savoir ce qu’il se passe en Valais – travail oblige –, mais aussi à travers le monde, et, parfois, y trouver des idées d’articles. Rien qu’en écrivant cet édito, j’y suis allé deux ou trois fois, c’est dire…

Comme pour bon nombre d’entre vous, j’en suis sûr, ce geste, qui m’était encore inconnu il y a de ça quelques années, est devenu un réflexe. Il démontre l’importance que prennent les réseaux sociaux dans nos vies. Et ce, dans tous les domaines. Selon le dernier «Monitoring médias Suisse», publié ce mardi, l’influence de Facebook, d’Instagram ou de YouTube est toujours plus grande en ce qui concerne la formation des opinions. Le pouvoir des réseaux sociaux est notamment important auprès de la jeune génération et particulièrement auprès des Romands âgés de 15 à 29 ans.

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Le Covid-19, amplificateur de désinformation

Inquiétant, diront certains. Surtout lorsque l’on sait que ces plateformes sont des terreaux très fertiles pour la désinformation. La crise sanitaire mondiale que nous traversons n’est-elle pas le meilleur exemple à ce sujet? Les théories complotistes et les fake news concernant le Covid-19 foisonnent et font de nombreux adeptes.

Cette réalité pourrait engendrer un autre réflexe, qui consisterait à réduire les réseaux sociaux à des ennemis qui ne nous veulent que du mal. Pour ne pas subir leur loi, la solution est toute trouvée: il faut s’en éloigner et en écarter nos enfants. Ce serait nier tous les aspects positifs de ces outils de communication. Pour nous, médias traditionnels, ils nous permettent par exemple de toucher la jeune génération, qui nous a largement délaissés.

Les réseaux sociaux ne sont donc pas tout noir, ni tout blanc d’ailleurs. Pour que les jeunes, et plus généralement toute la population, ne tombent pas dans le côté obscur de ces plateformes, le meilleur moyen n’est-il pas de les accompagner, en leur apprenant à exercer leur esprit critique? Des formations en ce sens voient le jour dans certains cantons romands, comme le Valais, offrant aux jeunes des outils simples pour ne pas tomber dans le piège de la désinformation. C’est ce cap qu’il faut suivre, pour que les réseaux sociaux soient, comme Twitter l’est pour moi, des amis qui nous veulent du bien.

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