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Malgré l’urgence, le Programme alimentaire mondial est plongé dans une grave crise financière
Il manque 8,1 milliards de dollars à l’agence onusienne, qui vient au secours de millions de personnes frappées par la faim, pour répondre aux besoins humanitaires qui ont explosé. Les coupes de l’administration Trump ont exacerbé la crise
Plus grande organisation humanitaire de la planète, le Programme alimentaire mondial (PAM) traverse une crise majeure de financement. L’agence onusienne basée à Rome est confrontée à une baisse de 40% des dons qui l’alimentent pour la seule année 2025. Un an plus tôt, elle avait requis 21,1 milliards de dollars pour couvrir les besoins de quelque 150 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire. Aujourd’hui, il lui manque 8,1 milliards de dollars. Directrice adjointe de l’organisation pour les partenariats et l’innovation, Rania Dagash-Kamara donne la mesure du défi: «Bien que nous fassions tout notre possible pour réduire les coûts opérationnels, ne vous y trompez pas, nous sommes confrontés à une baisse vertigineuse de financements aux conséquences désastreuses.» Elle rappelle que le PAM sauve non seulement des vies, il «apporte également une stabilité grandement nécessaire aux communautés fragiles».
La précarité de la situation du PAM relève bien sûr des coupes opérées par l’administration Trump dans l’aide au développement. A Rome, personne ne souhaite donner un chiffre précis de la baisse du financement états-unien. Celui-ci se chiffrait en 2024 à 4,5 milliards de dollars, faisant des Etats-Unis le plus grand contributeur de l’organisation. Mais les problèmes d’argent ne proviennent pas que des décisions de Washington. Le PAM relève qu’au cours des deux dernières années, il a enregistré une baisse constante du financement de ses principaux donateurs. Les autres puissances occidentales n’essaient pas de combler le trou créé par l’administration Trump. Il reste que les décisions de la Maison-Blanche surprennent. Depuis 1992, le PAM a été dirigé uniquement par des Américains, surtout des républicains. Aujourd’hui, c’est Cindy McCain, épouse du feu sénateur John McCain, qui en est la directrice. Avant elle, c’était aussi un conservateur, David Beasley qui était à la tête de l’agence et dont l’action avait été très largement saluée.
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