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Cette expansion de l’empire Google est logique: des milliards d’utilisateurs, des centres de données gigantesques sur la plupart des continents et maintenant des routes pour les faire transiter. Logique, mais vertigineuse. Difficile, voire impossible, de comparer la puissance de la multinationale à celle d’autres entreprises majeures. Facebook, Amazon et Microsoft ont certes des points communs avec Google. Mais aucun de ces géants n’a réussi à se rendre aussi indispensable.
Qui dit pouvoir dit risques de dérive. Avec une mainmise de plus en plus forte sur les réseaux, Google devient une cible de choix pour qui veut espionner à très grande échelle des communications transatlantiques. Certaines autorités le faisaient sans doute auparavant en utilisant les réseaux des opérateurs télécoms. Mais le fait qu’un acteur s’impose à l’échelle mondiale rendra plus faciles encore de telles interceptions de données.
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Plus globalement, l’expansion de Google, qui fêtera mercredi ses 21 ans, est inquiétante. Car la société est de moins en moins une porte vers le Web. Elle est devenue elle-même le web. Il suffit de taper le nom d’un sportif ou d’une équipe pour connaître ses résultats, sans quitter Google. De nombreux internautes consultent son service Actualités, sans jamais cliquer sur des liens externes. Et cette semaine, c’est le service Google For Jobs qui s’est fait épingler par les autorités européennes, soupçonné d’abus de position dominante.
Google est une gigantesque bulle. Une bulle où les règles ne sont dictées que par un seul acteur.