Le casse-tête de l’évaluation de l’impact de la finance durable
Lore Vandewalle, qui a fait la curation de toutes les tribunes sur la finance durable publiées par «Le Temps» cette semaine, revient en conclusion sur le point le plus sensible: la mesure de son impact
En amont de la conférence Building Bridges, qui aura lieu du 29 novembre au 2 décembre à la Maison de la paix, à Genève, Le Temps a confié ses espaces dévolus aux opinions à Lore Vandewalle, professeure associée au département d’économie de l’Institut de hautes études internationales et du développement, qui a réuni une série de tribunes autour de la finance durable. Voici sa conclusion.
Au cours de la semaine écoulée, la finance durable a été traitée sous plusieurs angles. Nous nous intéressons aujourd’hui à la mesure de l’impact que la finance durable entend générer. Quelle est l’augmentation du nombre d’années d’éducation ou de combien la pauvreté a-t-elle reculé? Ou encore: quelle a été la réduction des émissions de CO2 sous l’effet de tel investissement dans les énergies renouvelables? S’il est important de poser ces questions, il n’est pas simple d’y répondre, comme nous allons le voir.
Pourquoi est-ce important? D’abord, comme cela a été écrit à plusieurs reprises cette semaine, le besoin en financement est plus élevé que les ressources disponibles. Pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), il importe de canaliser les fonds disponibles vers les projets qui ont le plus d’impact sur l’humanité et l’environnement, c’est-à-dire investir dans les programmes à la fois les plus économes et efficaces. Ensuite, l’absence de mesure d’impact ouvre la porte aux discours de façade et aux décisions prises sur la base d’éléments anecdotiques. Par exemple, la question de savoir si le microcrédit est une solution miracle ou un outil dangereux a suscité de nombreux débats ces dernières années. D’autant plus que de nombreux témoignages abondent en sa faveur, comme en sa défaveur.