L’expérience consistait ensuite à tester la tolérance sociale, c’est-à-dire à quel point un lion en possession d’un objet désirable laisse les autres s’approcher. Première condition testée: en présence de leur jouet préféré – une citrouille! Pendant le jeu, les 23 lions exposés à l’ocytocine laissaient leurs congénères s’approcher plus près. «On peut voir leurs traits s’adoucir immédiatement, ils passent d’une expression agressive avec les sourcils froncés à un comportement complètement calme, témoigne la biologiste. Ils sont complètement détendus, c’est incroyable.»
Pas de rugissement territorial
Les scientifiques ont aussi mesuré la vigilance des lions avec ou sans ocytocine. La diffusion des rugissements enregistrés d’un lion inconnu n’a pas autant inquiété les animaux avec ocytocine, plus tolérants vis-à-vis des autres lions. Bizarrement, ces individus n’ont émis aucune vocalisation en retour, alors que les animaux contrôles ont répondu bruyamment à l’intrus invisible.
D’après les auteurs de l’étude, l’utilisation de l’ocytocine pourrait être utile dans des projets de conservation. L’urbanisation menace l’habitat des lions et beaucoup d’animaux ont dû être déplacés dans des réserves clôturées, et mélangés entre eux. «Nous espérons que cela se traduira de la même façon chez les animaux réintroduits dans la nature pour les aider à devenir plus enclins à leur nouvel environnement social, pour qu’ils soient plus curieux et moins peureux», confie Jessica Burkhart. Cette étude n’a pas été réalisée sur des lions sauvages, il n’est pas possible de dire si leur comportement serait le même.