«Un massacre ne peut pas répondre à un autre massacre»: en Israël, le premier refuznik de la guerre
Après les attaques du 7 octobre, les objecteurs de conscience israéliens, qui étaient pourtant de plus en plus soutenus dans leur refus du service militaire avant le début du conflit, se retrouvent conspués par une société très belliciste
Ils étaient une cinquantaine, mardi à 11h, devant l’entrée de la base militaire de Tel HaShomer, dans la banlieue de Tel-Aviv. Une cinquantaine de jeunes Israéliens, plutôt geeks, avec, au milieu, un garçon pas très grand à la mâchoire carrée, la barbe naissante, les cheveux bouclés en bataille. «Nous ne tirerons pas… Les refuzniks ne sont pas des meurtriers», scande à se casser la voix Tal Mitnick. A côté de lui, une dizaine de personnes se relaient pour porter une grande bannière rouge. Dessus, en hébreu, arabe et anglais: «Une nation qui occupe une autre nation ne sera jamais libre.»
Tal Mitnick a 18 ans et, mardi, il était le premier jeune Israélien à publiquement refuser de faire son service militaire depuis le début de la guerre à Gaza. Son choix avait déjà été fait, mais la situation actuelle n’a fait que le renforcer. «Un massacre ne peut pas répondre à un autre massacre… La violence ne résout pas la violence. C’est pour cela que je refuse de m’engager», déclare le jeune homme, face caméra, avant de se diriger vers l’entrée de la base, sa mère à côté de lui.