Parce qu’il s’est passé quelque chose d’important le 30 novembre 2022. Ce jour-là, le service ChatGPT est proposé pour tout le monde, et gratuitement. C’est l’entreprise OpenAI, basée à San Francisco, en Californie, qui lance ChatGPT. Pour la première fois, n’importe qui peut dialoguer en temps réel avec un agent conversationnel pour lui poser des questions dans de nombreuses langues. Avant, ces services étaient compliqués à utiliser et réservés à des spécialistes. D’un coup, des millions de personnes se rendent compte des possibilités de l’IA. Et très vite, de nombreux services similaires à ChatGPT sont lancés.
■ En fait, c’est quoi l’intelligence artificielle?
C’est un ensemble de technologies qui permettent à une machine de penser un peu (mais pas totalement) comme un humain. L’ordinateur doit être capable de prendre des décisions par lui-même, en analysant des masses énormes d’informations. Il n’y a donc pas un humain pour lui dicter ce qu’il doit faire étape par étape, l’ordinateur peut se débrouiller seul. Cela fait des dizaines d’années que des chercheurs travaillent sur l’IA. Personne n’a encore réussi à imiter le cerveau humain, mais les machines ont réalisé d’énormes progrès. On a ainsi vu les ordinateurs battre les humains aux échecs, au jeu de go (encore plus compliqué), mais aussi au jeu vidéo Starcraft.
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■ Est-ce que j’utilise déjà l’IA?
Oui, tous les jours. Il y a de très nombreuses sortes d’IA, plus ou moins évoluées. L’IA permet, par exemple, de retrouver immédiatement des photos dans son téléphone en écrivant simplement «voiture rouge», «chat» ou encore «mariage». L’IA permet à ton téléphone de reconnaître ta voix lorsque tu lui donnes des ordres en commençant par «Dis, Siri» ou «OK Google». L’IA est utilisée par Netflix ou Spotify pour te proposer du contenu censé te plaire. Enfin, de l’IA se trouve aussi derrière les chatbots (agents conversationnels) de Swisscom, H & M ou encore Shein.
Depuis peu, les ordinateurs sont devenus plus puissants; ils calculent beaucoup plus vite et des algorithmes (des morceaux de code compliqués) sont capables d’analyser des masses gigantesques de données. Tous ces ingrédients permettent d’avoir des services de plus en plus performants.
■ Il y a donc plein de bons côtés à l’IA?
Oui. L’IA peut être très utile. Au bureau, elle peut se charger de tâches répétitives ou ennuyeuses, pour que nous nous concentrions sur les parties les plus créatives du travail. En médecine, l’IA peut déjà détecter des tumeurs sur des radiographies: demain, elle sera aussi capable d’inventer des médicaments. Comme l’IA est capable d’analyser énormément de données, elle peut nous permettre d’obtenir des prévisions météo ou de trafic routier plus fiables, de nous aider à combattre le réchauffement climatique, de mieux utiliser l’énergie, peut-être un jour de piloter nos voitures autonomes… De plus en plus évoluée, l’IA doit nous permettre de trouver des solutions à des problèmes complexes, pour le bien de l’humanité.
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■ Est-ce qu’il y a aussi des mauvais côtés?
Oui, et ils sont aussi nombreux. L’IA peut être facilement utilisée pour faire du mal. Certains créent de fausses images, qui semblent pourtant terriblement réelles, pour diffuser des mensonges. L’IA est employée par des pirates informatiques pour créer des attaques plus efficaces. On voit aussi que des entreprises ou des administrations se basent sur l’IA pour dire quelles personnes ont droit à un crédit bancaire ou à des prestations sociales.
Il arrive que l’IA se base sur des données en partie fausses, ou qu’elle soit mal conçue et discrimine certains individus. En plus, les ingénieurs qui créent des systèmes d’IA ne comprennent parfois pas comment ces systèmes prennent des décisions, ils ne parviennent pas à les expliquer. Cela pose de gros problèmes.
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■ J’entends que l’IA pourrait détruire l’humanité, c’est vrai?
Des chercheurs et des personnalités comme Elon Musk (directeur de Tesla et propriétaire de Twitter) ont lancé des avertissements qui font peur. On peut se rassurer, des hordes de Terminator n’attaqueront pas l’humanité demain. Par contre, des militaires utilisent déjà l’IA pour prendre des décisions sur les champs de bataille, ce qui inquiète: et si l’IA prenait seule des décisions aux conséquences dévastatrices?
Pour le moment, le plus important est de se concentrer sur les mauvais côtés de l’IA dans la vie de tous les jours. Ce sont des problèmes concrets et actuels. Et ces soucis ne doivent pas éclipser le potentiel de l’IA, qui pourrait nous aider à résoudre de nombreux problèmes.