Le président catalan: «Les opposants politiques ne doivent être combattus qu’avec des outils démocratiques»
En Espagne, une affaire d’espionnage présumé ravive les tensions entre Barcelone et Madrid. Le président catalan Pere Aragonès, lui-même victime, accuse les services secrets et exige la démission de la ministre de la Défense
Jeudi à Madrid, les voix des parlementaires valaient de l’or. Le gouvernement qui soumettait son plan d’aides pour les ménages et les entreprises frappés par l’inflation a tremblé. In extremis, grâce à l’appui des nationalistes basques, Pedro Sanchez respire: le décret passe, à quatre votes près. Certains, sur lesquels il s’appuyait, manquent. L’ombre de l’affaire Pegasus plane. A la tribune, les députés indépendantistes catalans sont catégoriques: «Nous ne voterons pas en faveur d’un gouvernement qui nous espionne.»
Depuis dix jours, la Catalogne et Madrid vivent au rythme de révélations. Des figures de proue séparatistes espionnées, un gouvernement qui dément, des services secrets qui admettent en partie et une ministre de la Défense à la ligne dure qui fait voler en éclat la stratégie d’apaisement d’un premier ministre qui tente de gérer la plus grosse affaire d’espionnage qu’a connu la démocratie espagnole. A Barcelone, jeudi, Le Temps a rencontré Pere Aragonès. Le président de cette région de 7 millions d’habitants a découvert à la fin de l’année 2021 qu’il était surveillé.